L'effet est saisissant. En plein chœur de l'église de Brou, le tombeau de Philibert le Beau est cours de restauration. Une partie est achevée, l'autre, bien plus sombre, attend de passer dans les mains des quatre restauratrices qui s'activent ici depuis des mois. Mais, comme l'atteste le tombeau de Marguerite d'Autriche qui a été le premier a bénéficier de cette restauration, la patine des effets du temps est toujours là. Ces pièces du patrimoine ne sont pas flambant neuves, elles ont cinq siècles et il ne se s'agit pas d'essayer de cacher cet âge vénérable.
C'est là tout l'art des professionnelles qui interviennent avec autant de précision que de savoir faire. Vapeur d'eau et bâtonnets de coton, voilà leurs principaux outils qui ne seraient rien sans
une connaissance parfaite des techniques de sculpture et des matériaux utilisés au 16ème siècle par les maîtres artisans à qui Marguerite d'Autriche avait confié la mission délicate de réaliser la dernière demeure de sa belle-mère, de son époux et d'elle-même.
Cette entreprise de restauration, qui devrait s'achever à la fin du mois d'octobre, est une des étapes clés des travaux entrepris cette année sur l'ensemble du monastère royal. la reprise des bas côtés sud est achevée, les appartements de Marguerite et la salle des états sont désormais ouverts au public et accessibles à tous avec l'arrivée d'un ascenseur et d'éléments de visite interactifs et numériques.
La suite ? Les tombeaux devraient retrouver des protections pour éviter que le public ne les dégrade, l'évocation du maître autel, la mise en situation des statues et la remise en lumière du chœur.